Méningite- Ponction lombaire
Généralités
VOIR AUSSI VIDÉO LA PONCTION LOMBAIRE EN PÉDIATRIE
PL diagnostique si suspicion de :
- Méningite
- Encéphalite
- Hémorragie Sous-Arachnoïdienne (HSA) avec scan normal
- Guillain-Barré
- Pseudotumor cerebri, après scan normal
- Maladie métabolique
PL thérapeutique :
- Chimiothérapie intra-thécale
- Insuffisance respiratoire non supportée et/ou instabilité hémodynamique
- Trouble de coagulation suspecté (ex. purpura) ou confirmé
- Il est sécuritaire de faire une PL avec des plaquettes > 50 x 109/L et un INR < 1,4
- Infection ou malformation vasculaire au site de ponction
- Dérivation ventriculaire ou intervention neurochirurgicale récente sans avoir discuté avec le neurochirurgien au préalable
- Suspicion d’hypertension intracrânienne (HTIC)
Il est recommandé de réaliser un CT-scan cérébral (C- souvent suffisant) avant la PL si
-
- Suspicion d’HTIC (somnolence, diplopie, papilloedème, triade de Cushing)
- Altération de l’état de conscience
- Déficit neurologique focal
- Convulsion focale
- Post-ictal, sans retour à état de conscience normal
- Traumatisme crânien récent
- Patient immunosupprimé
- Antécédent de malformation congénitale ex. Chiari
NB: Un CT-scan normal n’exclut pas une HTIC
- Une herniation peut avoir lieu en présence d’un CT-scan normal DONC
- Devant des signes cliniques suggestifs d’HTIC, traiter d’emblée et envisager d’attendre 24-48h avant d’effectuer la PL.
- Échec de procédure ou PL traumatique
- Échec d’analgésie
- Syndrome post-ponction lombaire
- Céphalées posturales, le plus souvent frontales ou occipitales, dont l’intensité est maximale en position assise et debout, et moindre en position couchée
- Affecte 5-15% des patients
- En pédiatrie, pas de de différence entre aiguille 22 et 24 G
- On garde souvent les patients en décubitus dorsal après la PL, mais cela ne diminuerait pas les céphalées post-PL
- Herniation cérébrale
- Importance de réaliser un CT-scan cérébral si une HTIC est suspectée ou si malformation congénitale connue (ex. Chiari)
- Hématomes cutanés ou spinaux, paresthésies, infections, tumeurs épidermoïdes = rares
- Apnées
- Les nourrissons sont surtout à risque
- Expliquer le déroulement de la procédure au parent et à l’enfant selon l’âge
- Par exemple dans le cadre d’une PL diagnostique : aller chercher un échantillon du liquide qui entoure le cerveau et la moelle épinière, procédure qui se fait dans le dos, mais à un niveau plus bas que la moelle épinière
- Décrire l’indication, les bénéfices et les risques de la procédure ainsi que les risques de ne pas procéder à la PL, répondre aux questions
- Gants stériles, masque et blouse
- Chlorhexidine 2% avec alcool 70% selon Choix antiseptique 2017 CHU Sainte-Justine
- Kit à ponction lombaire incluant 4 tubes, champs stériles
- Sucrose chez le nourrisson
- Anesthésique topique (ex. crèmes EMLA, lidocaine 4%) et/ou anesthésique local (lidocaine 1% sans épinéphrine)
- Seringue 3 mL + aiguille 25 G ou 26 G pour point dermique
- Agent sédatif-analgésique prn (ex. oxyde nitreux (Nitronox ®)inhalé)
- Aiguille 22G ou 24-25G avec stylet de 1.5 pouces (3.5+ cm) chez les < 2 ans environ, et de 2.5 pouces (6+ cm) chez les plus âgés
- Manomètre et robinet 3 voies si une mesure de la pression d’ouverture est indiquée
- Gazes stériles
- Diachylon
- S’assurer que le patient est stable hémodynamiquement, réviser l’indication et l’absence de contre-indications
- Obtenir un consentement éclairé de la part du parent de l’enfant et expliquer à l’enfant selon son développement
- Préparer le matériel
- Décider de la position
- Position couchée ou assise en collaboration avec préposé ou autre personne disponible
- La réussite de la PL dépend grandement du bon positionnement du patient
- Position couchée (position utilisée si on veut effectuer une mesure de la pression d’ouverture)
- Patient placé au bord du lit, dos bien arrondi, genoux relevés sur la poitrine et épaules recourbées
- Pour un médecin droitier, le patient est placé en décubitus latéral gauche
- Position assise (cette position semble augmenter l’espace inter-épineux)
- Enfant placé au bord du lit, les hanches et le tronc fléchis, pour avoir un dos arrondi
- La flexion du cou n’est pas nécessaire ni désirée : augmente le risque de compromis respiratoire
- Chez le bébé : l’assistant maintient la position en empoignant le coude et le genou gauches dans sa main droite, ainsi que le coude et le genou droits dans sa main gauche
- Identification du site de ponction
- Ligne médiane, au niveau des crêtes = L4-L5
- Chez le bébé, la moelle épinière se termine à L3 donc il est suggéré d’utiliser l’espace L4-L5
- Selon l’avis d’experts, le choix d’un site de ponction trop bas (par exemple L5-S1) serait l’erreur la plus fréquemment en cause dans les PL traumatiques, c’est pourquoi, l’espace L4-L5 est favorisé
- Chez l’enfant et l’adolescent, la moelle épinière se termine à L2, donc la ponction peut se faire à L3-L4 ou L4-L5
- Ligne médiane, au niveau des crêtes = L4-L5
- Analgésie
- Penser aux méthodes physiques et psychologiques de réduction de la douleur (explication aux enfants plus âgés, distraction ex. musique, présence parentale)
- Analgésie locale À PRIORISER
- Moins de PL traumatiques et d’échecs avec anesthésie locale
- Anesthésique topique (crème lidocaïne 4% pour 30 minutes ou EMLA 60 minutes avant la procédure)
- Point dermique avec lidocaïne 1% sans épinéphrine au site de ponction
- Sucrose À PRIORISER chez le nourrisson, particulièrement chez < 1 mois
- Agent sédatif-analgésique dans certaine situation si les outils ci-haut sont insuffisants (ex. Nitronox ® si plus de 3 ans)
- Technique stérile : masque, blouse, lavage des mains, gants stériles, désinfection x3 en cercles assez larges, application de champs stériles
PROCÉDURE
- Revérifier espace intervertébral, anesthésie locale prn, revérifier positionnement en s’assurant qu’il n’y a pas de rotation, que hanche en ligne avec épaule et que patient à 90˚avec le lit
- Introduction de l’aiguille
- Avec un angle de 10-30˚ vers l’ombilic
- Selon l’avis d’expert, éviter d’anguler chez le nourrisson
- Biseau de façon à séparer les fibres nerveuses parallèlement à l’axe de colonne
- Méthode stylet-in
- On avance lentement en retirant régulièrement le stylet puis en le replaçant, vérifiant ainsi si la dure mère a été traversée – chez les petits, la traversée du ligamentum flavum est subtile
- Méthode early stylet removal
- On insère l’aiguille avec le stylet pour traverser la peau puis on retire le stylet et on continue à avancer lentement
- On remet le stylet avant de ressortir l’aiguille
- Méthode stylet-in
- Avec un angle de 10-30˚ vers l’ombilic
- Mesure de la pression intracrânienne
- Le patient doit être en position couchée
- Idéalement avec les jambes en extension
- Normale entre 5 et 20 cm H2O
- Habituellement 4 tubes
- 3 avec 10 gouttes (jusqu’à environ 1 mL) et le dernier avec 1.5 mL si possible
- 1- biochimie, 2- bactériologie, 3- décompte cellulaire, 4- virologie
- Si on cherche une HSA, on envoie les tubes 1 et 4 pour un décompte cellulaire. S’il s’agit d’une HSA, le nombre de GR devrait être similaire entre les tubes, contrairement à la PL traumatique.
- Retrait de l’aiguille avec stylet, allonger le patient si ce n’est pas déjà le cas
- Vérifier que le saignement se tarisse et qu’il n’y ait pas de fuite de LCR avant d’appliquer le diachylon
- Coucher le patient quelques minutes pour récupération
- Documenter la procédure et donner les résultats aux parents
- Conseils aux parents après la procédure
- Ré-expliquer les symptômes possibles après une PL tels douleur au site de ponction, nausées, céphalées et irritabilité chez le jeune enfant
- Encourager une bonne hydratation
S Mousseau (urgence), E DTrottier (urgence), G Larose (urgence), Y Shayan (urgence), ME Métras (pharmacie), D Blais (maladies infectieuses), N Kleiber (pédiatrie), G Pettersen (soins intensifs), A Lortie (neurologie), E Vallière (micobiologie), C Renaud (microbiologie), M Lebel (maladies infectieuses)