Guide d’intervention de la coqueluche (2019)

Coqueluche

 

STADES :

  1. Catarrhale (1-2 semaines): toux non productive, IVRS, rarement fièvre et si présente, peu élevée
  2. Paroxystique 1-6 semaines, parfois plus):
    • Toux paroxystique (quintes)
    • Toux avec chant du coq inspiratoire
    • Toux émétissante/apnée
  3. Convalescence (semaines ad mois): résolution graduelle des symptômes

 

Transmission : par gouttelette, dans le stade catarrhale (surtout) ad 3 semaines après TOUX (paroxystique ou non)

  • À la suite de la survenue d’un cas de coqueluche, jusqu’à 90 % des membres de la maisonnée non immunisés sont infectés.
  • La contagiosité d’une personne ayant cessé de tousser moins de 3 semaines après le début de ses symptômes est probablement minime, voire nulle.

 

Incubation : 5-10 jours (ad 21 jours), donc après 21 jours sans symptômes – rassurance!

 

Critères d’hospitalisation :

  • Moins de 4 mois
  • Cyanose, difficultés respiratoires, apnée
  • Convulsion
  • GB > 30 000

 

Complications :

  • Pneumonie
  • Fractures de côtes, hernies, convulsions, encéphalopathie, hémorragies sous-conjonctivales et apnées (rares)

 

Exclusion: doit être maintenue jusqu’à la situation, parmi les suivantes, qui se présente en premier :

  • Jusqu’à 5 jours après le début d’une antibiothérapie; OU
  • Jusqu’à 3 semaines après l’apparition de la TOUX (paroxystique ou non); OU
  • Jusqu’à ce que la toux soit disparue (aucune donnée n’indique qu’une personne qui a cessé de tousser est encore contagieuse)

 

N.B. L’exclusion des jeunes d’âge secondaire n’est pas requise et plutôt substituée par une recommandation de port du masque comme alternative pendant la période de contagiosité.

 

Traitement ATB:

  • Une fois la toux présente, les antibiotiques ont peu d’effet sur l’évolution clinique de la coqueluche, mais ils accélèrent l’élimination du micro-organisme et limitent la propagation de la maladie. Il est recommandé de prescrire un traitement antibiotique à un cas de coqueluche, sauf si la toux est présente depuis plus de 3 semaines.
  • Attention! Une étude montre une association entre la prise d’azithromycine chez les jeunes enfants de moins de 6 semaines de vie et la survenue de la sténose hypertrophique du pylore. Or, la présence d’un lien causal entre la prise de cet antibiotique et la sténose hypertrophique du pylore n’est toutefois pas établie.

 

Prophylaxie ATB :

  • Les antibiotiques utilisés pour le traitement de la coqueluche sont les mêmes que ceux qui sont recommandés pour l’antibioprophylaxie. De même, les posologies et les durées d’administration sont identiques.
  • Contact symptomatique
  • Contact asymptomatique si en contact avec une population à risque

 

Population à risque :

  • Moins de 6 mois
  • À partir de l’âge de 6 mois (ad 11 mois), seuls les enfants qui ne sont pas adéquatement vaccinés contre la coqueluche (0 ou 1 dose) sont considérés comme à risque élevé de complications.
  • Femmes enceintes dans les 4 semaines précédant la date prévue d’accouchement si elles n’ont pas été vaccinées contre la coqueluche durant leur grossesse ou si elles ont été vaccinées il y a moins de 2 semaines. Les femmes enceintes qui sont en fin de grossesse et qui ne sont pas adéquatement vaccinées sont à risque élevé de transmettre la coqueluche à leur nouveau-né si elles contractent l’infection.

 

Immunisation :

  • Mise à jour/à poursuivre selon calendrier vaccinal. Il est possible de prendre rendez-vous en ligne avec Clic Santé.
    • Des enfants : la vaccination est prévue à 2, 4, 12 mois ainsi qu’entre l’âge de 4 et 6 ans.
    • Durant la grossesse : la période idéale pour se faire vacciner se situe entre la 26e et la 32e semaine de grossesse et il est recommandé de se faire vacciner à chaque grossesse, peu importe les antécédents vaccinaux et l’intervalle depuis la dernière dose
  • Le vaccin acellulaire contre la coqueluche offert aux enfants a une efficacité d’environ 85 % après 3 doses. Toutefois, l’efficacité de ce vaccin diminue progressivement pendant une période d’environ 10 ans. (PIQ, 2023)

 

Rôles :

  • MÉDECINS : Il prescrit le traitement au cas, donne les recommandations pour l’exclusion et fait la déclaration à la DSPublique. Le médecin traitant prescrit également, lorsque cela est pertinent, l’antibioprophylaxie aux membres de la maisonnée.
  • SANTÉ PUBLIQUE : À la suite de la déclaration du cas, la DSPublique entreprend une enquête épidémiologique. Entre autres choses, elle s’assure de l’application des mesures (par exemple, le traitement du cas, son exclusion des milieux où se trouvent des personnes à risque élevé de complications de la coqueluche et, si cela est indiqué, l’antibioprophylaxie aux membres de la maisonnée). Elle est également responsable de recommander l’antibioprophylaxie, lorsque cela est indiqué, aux autres contacts étroits. Elle informe aussi les personnes visées de la survenue d’un cas de coqueluche (par exemple, par l’envoi d’une lettre). Si une lettre est envoyée, celle-ci devrait contenir de l’information sur la maladie et son évolution, sur la pertinence de consulter un médecin en présence de symptômes compatibles avec la coqueluche de même que sur la mise à jour de la vaccination